Rencontre avec Pierre Niney : "J'adore voyager léger" (2025)

Il a joué Yves Saint Laurent et l’écrivain Romain Gary, eu le Césardu meilleur acteur à l’âge où on finit ses études, et été le plus jeune pensionnaire de la Comédie-Française avant de quitter, de lui-même, la célèbre institution. Son art ? Celui des grands écarts, qu’il entretient avec la souplesse d’un Jean-Claude Van Damme.

À 35 ans, Pierre Niney a la carrière d’un vétéran et cultive, en prime, une image de mec cool et rigolo, boostée par sa participation àl’émissionLOL : Qui rit, sort ! – Saison 2, carton de l’an dernier surPrime Video. Cet été, il a occupé le haut de l’affiche avecLe Comte de Monte-Cristo, d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Dans cette nouvelle adaptation du classique d’Alexandre Dumas, Niney succède à Jean Marais, Jim Caviezel et Gérard Depardieu dans le costume d’Edmond Dantès, le héros le plus revanchard du répertoire : trahi par ses proches, emprisonné 14 ans au château d’If, il devient riche et fomente une vengeance… dantesque. « Monte-Cristo, c’est la mort de l’innocence et la naissance d’un monstre », pointe l’acteur. La fresque de plus de deux heures est sortie le 28 juin pour remplir les salles avant les Jeux olympiques. Entre deux escales de tournage, avant son marathon promotionnel, on a rencontré le passager Niney à l’hôtel Brach, dans le 16eparisien, pour passer en revue ses tics de voyageur.

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Aimez-vous prendre l’avion ?

Pierre Niney : «Oui, c’est le souvenir de vacances en famille, c’est découvrir autre chose que son quotidien. Je suis très cartésien, et le fait que l’avion soit plus sûr que n’importe quel autre moyen de transport réconforte le léger anxieux que je suis. J’ai longtemps eu du mal avec ledécollage et l’atterrissage, et ça s’est totalement évaporé. Le déclic ?Je me suis retrouvé dans un petit avion, de Miami aux Bahamas, pouraller tourner la fin deL’Odyssée(ndlr, biopic du commandant Cousteau), avec Lambert Wilson et Audrey Tautou. Durant le vol, on a pris des turbulences de maboul. À côté de moi, il y avait un mec très calme, qui consultait une sorte d’ordinateur satellite. Je lui ai demandé cequ’il faisait : météorologue, il regardait ce qu’on était en train detraverser. Il m’a expliqué que les turbulences de ce type étaient tout à fait normales, et, en regardant son écran, il s’est mis à m’annoncertoutes celles à venir et quand elles s’arrêteraient : il avait tout bon àla seconde près. J’ai compris que tout était objectivable, ça m’a fait un bien fou. Et je me suis pacsé avec ce type qui m’accompagne depuis dans chacun de mes vols… (rires)»

Avez-vous l’angoisse du départ ?

P.N. : «Il y a deux types d’êtres humains : celui qui arrive trois heures avant et celui qui arrive 20 minutes avant son vol. Évidemment, en couple,pour que ce soit plus marrant et tendu, on se retrouve en général avec un partenaire qui est l’inverse de soi. Je suis de la première catégorie, en mode « soyons bien préparés pour ne pas stresser », ma compagne est plutôt « allons-y cool, au feeling, et si on est en retard, ils nous laisseront passer ». Ceci dit, elle m’a appris à me détendre.»

Pour votre bagage cabine, plutôt sac souple ou valise rigide ?

P.N. : «Plutôt rigide. Je suisall-insur la cabine pour ne pas attendre lesbagages à l’arrivée. Et j’adore voyager léger, c’est mon kiff.»

Des objets fétiches ?

P.N. : «La seule chose que j’embarque tout le temps avec moi, c’est la montreque m’a offerte Jean Dujardin quand j’ai été nommé parmi les espoirs aux César : une petite Casio à calculatrice très années 1980. Jean était mon parrain et il m’a dit : « J’ai cherché quel était le cadeau de parrain le plus cliché ! » Gamin, ce genre de montre un peu gadgetavec plein de boutons, c’était mon rêve. Des années plus tard, on a tourné ensembleOSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire, et j’en portaisune identique. Je l’ai depuis 10 ans, je n’ai jamais changé la pile et elle marche toujours !»

Quelle est la première chose que vous mettez dans votre valise ?

P.N. : «Par esprit cartésien et anxieux : mon passeport. Où la photo estmoche, comme pour tout le monde.»

Celle que vous allez forcément oublier ?

P.N. : «Les chargeurs de portable et d’ordinateur, comme tout le monde. Et le bouquin que je suis en train de lire, que j’oublie sur ma tablede chevet, et que, donc, je ne finis jamais. En ce moment, je lis pasmal de romans graphiques, dont ceux de Timothé Le Boucher, trèsscience-fiction et fantastique, mais liés à des problématiques réelles.»

La chose qui ne vous sert jamais à rien ?

P.N. : «La montre de Dujardin, qui ne donne pas la bonne heure et que jen’ose pas utiliser : j’ai peur que mon cœur s’arrête quand elle n’auraplus de pile.»

Celle que vous ne voulez surtout pas emporter ?

P.N. : «Ma console Switch avec le jeu Zelda. Si je la prends, les relations familiales ou professionnelles sont fortement compromises pendant le séjour. Je me suis calmé, mais ce sont des mondes tellement extraordinaires, qui me renvoient à mes 12-13 ans sur la Nintendo 64 qu’on m’avait offerte à Noël.»

Quels films regardez-vous en avion ?

P.N. : «Les trucs nouveaux pas encore sortis en VOD, mais qui ne promettent pas un trop gros spectacle : j’éviteDuneou les films de Christopher Nolan, pour les voir sur grand écran. Lors d’un vol pour les États-Unis, j’ai découvert et adoréIl était temps, de Richard Curtis. Quelques jours plus tard, je suis là-bas avec François Civil, qui vient de tourner un film avec Domhnall Gleeson, l’acteur principald’Il était temps, et je me retrouve en soirée à faire le con avec lui. Il y a un truc très marrant quand on joue dans un film qui vient de sortir : s’il passe dans l’avion, en se levant pour aller aux toilettes par exemple, on regarde combien de passagers sont en train de le regarder. Deux, pas mal ; trois, bien ; et au-dessus de quatre, c’est « Wouaouh ! ». Monblockbusterd’avion ? Récemment,Le Livre des solutions, de Michel Gondry, a pas mal marché.»

L’objet qui vous fait honte quand on ouvre votre valise aux contrôles ?

P.N. : «Je n’en ai pas. Par contre, j’ai toujours ce truc d’enfant, la peur qu’on trouve quelque chose d’interdit dans ma valise quand je passe la douane, alors qu’il n’y a aucune raison.»

Êtes-vous plutôt vanity beauté ou trousse à pharmacie ?

P.N. : «Vanity beauté !? Qu’est-ce que c’est ? Trousse à pharmacie : c’est moi qui ai cette responsabilité dans la famille. J’aime être l’homme de la situation. « Quoi, t’as mal au ventre ? Tiens, antispasmodique », « Bouge pas, j’ai le paracétamol pour les enfants », etc. C’est moi, la pharmacie. Voire le docteur. Voire le chirurgien… pour les échardes.»

Pour dormir en vol, vous méditez ou vous prenez des médicaments ?

P.N. : «Pas de médicaments. J’en ai pris une fois pour aller à Cuba et je me suis réveillé 48 heures après l’atterrissage. Je fais de la cohérence cardiaque, ça me calme bien. Même avant une pièce ou dès que j’aiunbreaksur un tournage. En 5-10 minutes, ça a l’effet d’une sieste profonde.»

Quand vous ne dormez pas, que faites-vous ?

P.N. : «Du dessin, sur papier ou sur iPad. Je suis le fils d’une prof de dessin et j’ai toujours aimé ça, surtout dans l’avion. Je dessine souvent des villes, très détaillées, avec des immeubles, des routes, des personnages ; ça peut durer très longtemps. Des chiens, aussi – j’adore les chiens, j’aurais aimé être maître-chien.»

Pourriez-vous vivre avec seulement 12 kg, l’équivalent du contenu d’un bagage cabine ?

P.N. : «Sans problème. J’aime l’idée de légèreté et de sobriété, ça me parle. Un jour, j’aimerais partir à moto avec juste mon casque, un bon blouson et mon portefeuille. Je le ferai… Deux, trois jours ! (rires)»

Interview issue du magazine EnVols n°13, Juin-Juillet 2024, «Prendre son temps».

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